L’agriculture québécoise se transforme, les cultures de la Montérégie se diversifient
En Montérégie, les projets de Terre à table prennent tranquillement forme pour soutenir des pratiques agricoles durables et diversifier le paysage des grandes cultures. Dans cette série de projets tremplins, les producteurs et partenaires collaborent pour faire progresser l’orge brassicole, les huiles locales, les graines de citrouille et le seigle hybride d’automne. Chacun de ces projets vise à répondre à certains défis en matière d’autonomie alimentaire, de régénération des sols, et d’opportunités économiques pour les producteurs.
L’orge brassicole : soutenir la filière de qualité microbrassicole
En Montérégie, l’orge brassicole offre un potentiel intéressant pour diversifier les cultures et améliorer la santé des sols. Actuellement, le projet s’organise autour de la mise en place d’une cohorte de producteurs d’orge brassicole, visant à établir une qualité de grain répondant aux critères des microbrasseries québécoises. Cette initiative vise non seulement à encourager des pratiques agricoles durables, mais aussi à assurer une meilleure connexion entre producteurs et transformateurs de la filière brassicole. Elle vise également à comprendre les défis des producteurs actuels pour mieux y répondre, notamment pour l’adoption de techniques post-récolte optimisées. La Montérégie, région majeure de cultures céréalières, voit ainsi une nouvelle avenue de développement, créant une demande locale pour une orge de qualité, tout en réduisant la dépendance aux importations.
Les huiles de la Montérégie : valoriser le potentiel des oléagineux locaux
Le marché des huiles locales au Québec est en pleine expansion. Les producteurs de la Montérégie, avec le soutien de Terre à Table, explorent les possibilités offertes par des cultures comme le tournesol biologique et la caméline. Le projet vise à structurer une filière régionale d’huiles de haute qualité, en développant des outils de commercialisation adaptés et en organisant des rencontres entre producteurs et acheteurs. Cette démarche ouvre des perspectives de création de valeur ajoutée pour la région. En parallèle, le projet inclut le recrutement d’entreprises ambassadrices qui joueront un rôle clé dans la sensibilisation des restaurateurs et détaillants aux avantages des huiles locales.
Graines de citrouille : premier pas vers une production rentable et durable
Depuis quatre ans, la graine de citrouille est cultivée par la Ferme de l’Odyssée et mise en marché par PRANA principalement. Aujourd’hui, on cultive des parcelles d’essais chez dix producteurs de la Montérégie et du Centre-du-Québec dans l’espoir d’augmenter la rentabilité et de collecter des données sur cette culture de niche. Le projet actuel se concentre sur l’analyse des rendements et l’évaluation des pratiques agricoles régénératives. En mettant en lumière les défis techniques et économiques, cette initiative vise à évaluer si les graines de citrouille peuvent devenir une culture rentable. La demande croissante pour des produits de qualité, locaux et durables incite à développer de nouveaux canaux de commercialisation, répondant aux attentes des consommateurs.
Le seigle hybride d’automne : une nouvelle option pour l’alimentation animale
En parallèle, un quatrième projet voit le jour autour du seigle hybride d’automne, qui se positionne comme une alternative durable au maïs pour l’alimentation porcine. Ce projet a pour objectif de démontrer le potentiel de cette culture en termes de bénéfices agroenvironnementaux, tout en étudiant son impact économique pour les producteurs de céréales. Pour ce faire, l’équipe travaillera sur l’analyse de cycle de vie du seigle, et documentera le cas de réussite de l’Allemagne. Les activités incluent la création de capsules d’information et de conférences pour vulgariser les avantages du seigle auprès des producteurs québécois.
Ces projets montrent qu’avec un soutien approprié et des partenariats stratégiques, il est possible de contribuer à la consolidation d’une agriculture locale résiliente en Montérégie. En mettant en œuvre des pratiques régénératrices et en diversifiant les cultures, les producteurs de la région contribuent activement à bâtir l’avenir de l’agriculture durable au Québec.