Prêts pour la transition? Quatre caractéristiques des régions agroalimentaires
La transition du Canada vers une agriculture durable met en lumière l’importance de la collaboration entre divers intervenants. L’adoption de pratiques telles que la diversification des cultures, l’utilisation de cultures de couverture, la réduction du labour, la diminution des intrants de synthèse et la gestion intégrée de l’élevage améliore la santé des sols, la qualité de l’eau et la biodiversité, tout en renforçant la résilience face aux changements climatiques. La création de collaborations entre des acteurs de grande envergure et des acteurs locaux plus petits, peut contribuer à transformer les pratiques à grande échelle, tout en ouvrant la voie à des bénéfices à long terme pour l’agriculture canadienne. Comme le dit l’adage: il faut un village…
S’appuyant sur les conclusions du rapport de septembre 2023, Cadre stratégique pour accélérer l’agriculture durable au Canada : recommandations pour la philanthropie (Andrée, Hunter et Meadowcroft), Terre à table a récemment terminé un projet de recherche (en anglais) mettant en évidence les qualités qui aident les régions à effectuer des transitions vers la durabilité. Contrairement aux régions traditionnellement définies, qui peuvent couvrir plusieurs provinces (comme le Canada atlantique), les « régions agroalimentaires » abordées ici sont généralement plus petites géographiquement, et d’une cohérence écologique (comme des comtés ou de petites provinces) qui facilite des pratiques agricoles coordonnées.
Pour mieux comprendre ce qui favorise une transition réussie vers la durabilité, Terre à table a identifié quatre caractéristiques clés pour propulser le changement à l’échelle régionale :
Importance stratégique et identité : Dans les régions où l’agriculture influence profondément l’économie et l’identité culturelle, il existe une base naturelle pour des initiatives de systèmes alimentaires durables. L’Île-du-Prince-Édouard, connue sous le nom de « l’Île nourricière du Canada », en est un exemple notable. Son patrimoine agricole dynamique est à la fois économiquement et culturellement important, et peut orienter les engagements vers des pratiques agricoles durables.
Environnement régional favorable : Les politiques et programmes régionaux peuvent offrir un soutien crucial pour la transition vers une agriculture durable et régénératrice, en complément des programmes fédéraux et provinciaux. Par exemple, la Montérégie (ainsi que d’autres régions du Québec) dispose d’une stratégie et d’un fonds alimentaires spécifiques à la région. D’autres régions offrent des micro-subventions, des soutiens à la transition sur les fermes et organisent des événements communautaires, encourageant les agriculteurs à adopter des pratiques durables.
Organisations diversifiées : Dans les régions ayant un historique d’initiatives agricoles durables, la présence d’organisations diversifiées peut renforcer les transitions globales. Par exemple, le comté de Wellington en Ontario dispose d’un solide réseau agricole qui collabore sur divers aspects, du soutien technique à l’apprentissage entre pairs.
Collaborations dynamiques entre parties prenantes : Partout au Canada, des initiatives régionales unissent divers intervenants en combinant diverses approches sur les marchés, avec un nombre croissant de partenariats entre entreprises et organisations à but non lucratif. Dans le sud du Manitoba, le programme Growing Roots, dirigé par ALUS et General Mills, soutient les agriculteurs et les éleveurs dans leur transition vers des pratiques régénératrices en créant des projets sur le terrain, en favorisant des opportunités d’apprentissage entre pairs et en construisant des réseaux locaux de producteurs. Parallèlement, la conférence annuelle Direct Farm Manitoba réunit producteurs, organisations et entreprises pour discuter des nouvelles stratégies de commercialisation, se tenir informés des dernières tendances et renforcer le soutien mutuel entre pairs.
En mettant l’accent sur ces points forts, les régions agroalimentaires canadiennes peuvent efficacement amorcer des transitions durables bénéfiques pour les économies locales, les communautés et l’environnement. En adoptant ces lignes directrices, elles peuvent non seulement renforcer la résilience régionale, mais aussi renforcer le rôle de chef de file du Canada dans la transition mondiale vers un avenir agricole prospère et durable.