Veiller au grain pour un avenir durable: un champ des possibles pour diversifier l’agriculture
Imaginez que vos céréales et votre pain du matin proviennent d’entreprises québécoises de production et de transformation qui s’engagent à soutenir la régénération des sols agricoles. Que les vaches laitières, bovins, et cochons sont nourris de grains d’entreprises locales favorisant la biodiversité dans leurs champs. Que des cultures diversifiées, comme le tournesol et les haricots secs, poussent dans les zones de cultures principales de maïs et de soya. C’est la vision du projet “Veiller au grain pour un avenir durable”, visant à encourager l’adoption de pratiques durables dans les fermes de grandes cultures en Montérégie, en initiant des collaborations entre producteurs et acheteurs.
Trois projets tremplins à implanter
Concrètement, ces collaborations prendront forme dans les prochains mois au sein de trois « projets tremplins » que nous développons en collaboration avec des fermes, des transformateurs alimentaires et avec le soutien de conseillers en agronomie et en commercialisation. Il pourrait s’agir, par exemple, d’intégrer de nouvelles cultures de petites céréales ou légumineuses chez cinq à dix fermes et d’identifier des débouchés commerciaux et des partenariats avec des entreprises produisant de la farine.
Pour cibler des projets axés sur les cultures diversifiées, nous terminons une revue des rotations actuelles et passées en grandes cultures en Montérégie, en nous attardant à l’historique des expériences déjà acquises par les producteurs agricoles. Nous recensons également les efforts réalisés pour réduire l’impact environnemental dans les cultures principales, soit le maïs et le soya.
Une recension diversifiée des cultures
Nous avons effectué une revue de la documentation existante et mené des entretiens avec plus de 20 organisations, entreprises, agronomes, et agriculteurs afin de cibler les cultures favorisant l’intégration de pratiques régénératrices des sols, tout en offrant des bénéfices agronomiques et un potentiel de marché intéressant. Nous nous sommes penchés sur les céréales d’automne (blé, épeautre, seigle, triticale), l’avoine, l’orge, le chanvre, le lin, le sarrasin, le tournesol, le canola, la moutarde, la cameline, les haricots secs, les pois secs, la féverole, le soya IP, le sorgho, le millet, et les légumes de transformation en rotation avec le maïs et le soya.
L’un des principaux avantages de la diversification est de construire une meilleure structure du sol, facilitant l’infiltration et la rétention d’eau. Cet effet bénéfique est dû à la présence de racines vivantes dans le sol, maintenues par l’implantation de cultures de couverture et de cultures d’hiver, qui peuvent présenter des défis techniques, comme une implantation réussie, notamment lorsque la récolte de la culture principale est tardive, comme pour le maïs.
La clé : comprendre les défis
Si une vaste diversité de cultures a été expérimentée par de nombreux producteurs agricoles au fil des ans, beaucoup ont été abandonnées faute de marchés. C’est pourquoi il est aujourd’hui essentiel d’examiner une vaste gamme de cultures et de pratiques sous les angles agronomiques, économiques, et environnementaux.
Restez à l’affût : nous partagerons prochainement les cultures et pratiques au cœur de ces trois projets tremplins collaboratifs, développés au cours des prochains mois, en concertation avec des producteurs agricoles de la Montérégie et des organisations et entreprises de différents maillons de la chaîne.